Les erreurs humaines sont inévitables, mails il faut qu’elles ne soient pas catastrophique. La tolérance dans le design aide à éviter les erreurs et minimiser les conséquences négatives des erreurs quand elles arrivent. Les designs tolérants fournissent un sentiment de sécurité et stabilité, qui favorise une volonté d’apprendre, d’explorer et d’utiliser l’application.
Les stratégies classiques pour mettre en place la tolérance sont :
- De bonnes affordances : les caractéristiques physiques du design qui influencent son utilisation correcte (par exemple la prise avec son design unique qui peut être uniquement inséré dans l’emplacement voulu).
- Des actions réversibles : une ou plusieurs actions peuvent être inversées si une erreur apparait ou si l’utilisateur change d’avis.
- Des filets de sécurité : le dispositif ou le processus minimise les conséquences négatives d’une erreur ou d’une défaillance catastrophique (par exemple le siège éjectable d’un avion de chasse)
- Confirmation : vérifier que l’intention nécessaire avant une action critique est bien permise (par exemple un cadenas afin d’éviter l’utilisation non permise d’un équipement)
- Alertes : Des signaux, des affichages ou des alarmes utilisés pour alerter l’utilisateur d’un danger immédiat (par exemple les panneaux de signalisation routière).
- L’aide : ensemble d’information qui permet d’aider pour lors des opérations, de la détection des pannes ou de la récupération après erreur.
Les méthodes préférées pour mettre en place cette tolérance sont les affordances, les actions réversibles et les filets de sécurité. Les designs qui utilisent efficacement ces stratégies ont besoin de moins d’aide, d’alertes et de confirmations. Si les affordances sont bonnes, l’aide est moins utile. Si les actions sont réversibles, il y a besoin de moins de confirmations. Si les filets de sécurité sont efficaces, les alertes sont moins nécessaires. Lorsqu’on utilise les confirmations, les alertes ou l’aide, il faut éviter les messages cryptiques. Il faut faire en sorte que le message indique clairement le risque ou le problème ainsi que les actions qui peuvent ou doivent être effectuées. Il faut aussi garder à l’esprit que trop de confirmations et d’alertes empêche une utilisation fluide du produit et augmente la tendance que celles ci soient peu à peu ignorées. Enfin si beaucoup d’aide est nécessaire, le design est surement mauvais.
Texte et image traduit provenant de Universal Principles of Design
Des conseils fondés sur du bon sens (et l’expérience j’imagine), très intéressant.
Merci pour ton intérêt !
80% de l’ergonomie se base sur du bon sens et la recherche de la simplicité (but not simpler 😉 )
Bon il y a bien quelques principes de perception (ex de Gestalt), de psychologie et quelques formules (Fitt et Hick), un peu plus « recherchée » 😀
80%? Tu n’exégères pas un peu quand même? 😉
Ya quand même une part importante de méthodologie, de démarche expérimentale, d’observation et de la fameuse « analyse de la demande » non?
En fait je pense que c’est surtout ce que j’appelle « bon sens » qui te dérange. Le bon sens est quelque chose de perçu comme simpliste, courant et répandu. Or j’ai des exemples à la pelle que ce n’est pas le cas (design, management, développement..). Le bon sens c’est avoir une bonne connaissance des choses tout en tendant vers la solution la plus simple. C’est aussi avoir une vision, des principes et s’y attacher.
Tu parles de méthodologie .. qu’est-ce qu’une méthodologie sans bon sens ? c’est un système lourd, innefficace et contraignant. L’agilité dans sa forme la plus pure et la plus efficace est une méthodologie pleine de bon sens.
L’observation, l’analyse de la demande, la discussion avec le client sont pour moi du bon sens si tu veux créer un produit qui répondent au besoin du client. Mais c’est finalement si rare de trouver ce « bon sens » qu’on a besoin d’un consultant extrèmement cher pour nous forcer à le faire (le fait de sortir le porte monnaie force souvent à réflechir 😉 ).
Par contre le bon sens s’affine et s’améliore avec l’expérience, c’est certain. Mais il faut faire attention l’expérience et la connaissance peut aussi nous éloigner du bon sens « paysan » parfois le plus efficace.
Qu’en penses-tu ?
Je crois qu’on est d’accord, et tu as raison quand tu soulignes que c’est le terme bon sens qui me gène. 😉
Moi j’y vois plutôt un apprentissage juste de façons de faire… mais tu pourrais dire effectivement un apprentissage du bon sens.
Le « bon sens » me gène en fait car c’est ce terme qu’emploient la plupart des gens qui ne font pas parti « du métier » pour qualifier bien souvent des actions menées par des ergonomes (ou professions associées) :
« Ouais au final c’est du bon sens! » oui, sauf que comme tu le dis pour en arriver à ce bon sens il faut beaucoup de connaissances et souvent des essais, des expériences (des échecs?) etc.
Donc oui, c’est probablement juste le terme qui me fait « hésiter », mais au final je trouve cet article plein de bon sens et d’un grand intérêt (comme la plupart des articles de ce blog au passage 🙂 )
Ping : Résumé du Design of Every Day things de Donald Norman | Expérience Utilisateur, Design, Ergonomie